Notre projet éducatif
Le projet éducatif de Plan B est un document qui s’inscrit dans le projet associatif. On y détaille ce que l’on porte pédagogiquement pour les formations qu’on organise et la vision que l’on défend des Accueils Collectifs de Mineur·e·s.
L’intégralité de notre projet éducatif est visible en ligne. Vous pouvez également, si vous le souhaitez, le télécharger au format PDF.
L’association Plan B est créée par des personnes qui sont traversées par des enjeux d’oppressions et qui souhaitent les mettre au travail. L’animation a été pour nous un espace contribuant à élaborer une pensée critique qui s’est nourrie dans des investissements associatifs. Ces expériences militantes nous ont permis d’affiner nos valeurs éducatives et de les concrétiser dans nos pratiques.
Aujourd’hui, il fait sens pour nous de faire vivre notre propre association avec pour objectifs d’avoir des espaces d’éducation politique, de travailler notre lecture des rapports de pouvoir et de la compréhension des mécaniques qui se jouent en interne, sur nos terrains d’application, dans la société. Nous souhaitons que nos pratiques d’animation favorisent l’émancipation collective et la transformation sociale.
Pour cela, nous mettons en place des espaces de formation investissant ces enjeux nourris par une vie militante portée par des convictions communes décrites ci-dessous.
Nos engagements vis-à-vis des équipes et des stagiaires
L’association a à cœur de proposer de bonnes conditions de travail aux formateur·trice·s ainsi que de les accompagner tout au long de leur parcours de formation interne.
Pour cela, nous nous engageons à :
- un taux d’encadrement élevé : un·e formateur·trice pour huit stagiaires ;
- des journées de formation initiale ou continue chaque année ;
- des équipes mixtes qui changent régulièrement, pour favoriser la diversité de méthodes et de points de vue.
- une journée de préparation rémunérée pour que l’équipe puisse se rencontrer et préparer le stage.
Nous souhaitons que nos stages soient accessibles à toutes et à tous. Ainsi, nous mettons en place une politique de tarifs adaptée aux quotients familiaux. De plus, nous sommes attentifs aux lieux de stage afin de garantir une accessibilité géographique et physique.
La formation pour toutes et tous
→ Accueillir
L’association et les équipes de stages sont à l’écoute des besoins des stagiaires pour essayer de s’adapter à chaque spécificité. Ainsi, toutes nos formations sont travaillées pour fournir des accueils modulables au plus près des besoins des participant·e·s, stagiaires et équipes (mode d’hébergement, horaires, salle de pauses, espaces d’intimité et de repos, alimentation, etc.).
→ Favoriser la cohésion du groupe
Se rencontrer, découvrir les espaces, jouer ensemble, débattre, prendre des décisions… Autant de moyens de permettre aux individus de se sentir à l’aise, de trouver leur place et de vivre une vie collective de qualité. Cela permet d’assurer la sécurité morale de chacun et chacune. L’équipe est attentive à ce que tout le monde puisse s’exprimer, dans le respect mutuel des points de vue, afin d’exister au sein du groupe.
→ Accompagner et assurer le suivi des stagiaires
Les équipes ont pour objectif d’accompagner toute personne à la validation de son stage. Un suivi individuel est mis en place afin d’identifier les besoins spécifiques de toutes et tous. L’équipe accompagne les stagiaires à trouver leur place au sein du groupe ainsi qu’à leur permettre de réaliser leurs objectifs de formation.
De plus, chaque stagiaire pourra rencontrer un·e ou plusieurs membres de l’équipe de formation à sa demande.
La validation du stage ne repose pas sur les compétences orales ou écrites des stagiaires.
→ Garantir le respect et la dignité de chacun·e
Nos équipes ont une vigilance particulière sur les questions de discriminations (tels que le validisme, racisme, sexisme…). Les questions de respect et de consentement sont au centre des cadres de vie sur les formations. Chaque personne doit être respectée dans sa dignité, en particulier les personnes politiquement minorisées.
Les équipes sont formées au repérage et à la prise en charge des comportements oppressifs de manière individuelle et collective. Pour cela, des espaces de pédagogies sont présents pour le groupe ainsi que pour la parole individuelle.
Éducation populaire et transformation sociale
Nous souhaitons que nos formations permettent des outils de compréhension du monde et de son fonctionnement. Les enjeux interrogés dépassent le cadre de l’animation et relèvent de problématiques sociétales. Dans nos formations, des espaces de théorisation et d’expérimentation sont conçus pour que les stagiaires fassent l’aller-retour entre les enjeux dans l’animation et dans la société, qu’ils et elles identifient leur capacité d’action depuis leur position. Enfin, nous souhaitons que cela leur permette d’en faire de même avec les publics qu’ils et elles accueillent.
Pour cela, Plan B souhaite :
→ Favoriser des organisations collectivement négociées
Des espaces institutionnels sont mis en place lors des stages afin de permettre au groupe de prendre du pouvoir sur le cadre et l’organisation collective de celui-ci. L’équipe peut réfléchir ces espaces en amont du stage ou les travailler avec les stagiaires. Cela permet de prendre en compte les besoins de chacun·e. Faire vivre des formes de démocratie concrète à petite échelle sur les stages doit permettre aux stagiaires de développer des postures auxquelles recourir sur leurs terrains d’animation. Nous souhaitons également leur permettre de découvrir les enjeux de la vie en collectivité.
→ Participer à la conscientisation du rôle politique d’animateur·trice
L’animation volontaire relève d’un engagement militant. Les formations à l’animation volontaire doivent en conséquence permettre aux stagiaires de construire leur propre vision du rôle d’animateur·trice. Appréhender la dimension politique et éducative, travailler sur les enjeux de société fait partie du rôle de l’animateur·trice. Discriminations, écologie, démocratie, sont autant de sujets que nous pouvons aborder sur le terrain avec les enfants.
→ S’appuyer sur les expériences des stagiaires
L’organisation des temps de formation et d’échanges permettent aux stagiaires de s’appuyer sur leurs expériences et sur la confrontation avec le vécu de chacun·e pour produire de l’analyse. Dans le cadre de la pratique d’activités, les équipes de stage pourront s’appuyer sur les compétences et connaissances personnelles des stagiaires afin de favoriser la formation entre pairs. Grâce à cette démarche de co-formation ainsi que l’analyse collective des pratiques et vécus, les stagiaires pourront prendre du recul sur leurs expériences individuelles afin de créer du lien avec des problématiques et enjeux sociétaux. Les équipes de formation prennent en compte les expériences et besoins des stagiaires dans la construction des contenus de formation.
→ Permettre de créer et renforcer un bagage technique
La pratique d’activités sur les stages est un des aspects importants de la formation. Nous sommes convaincus que vivre des activités variées parmi les huit familles d’activités (activités culturelles, scientifiques, de plein air, techniques, de milieu, d’expression, de jeux collectifs et de grands jeux) participe à l’acquisition, la compréhension et la mémorisation de techniques d’animation et de savoir-faire. Chaque stagiaire a l’opportunité de vivre ou faire vivre des activités au reste du groupe pendant les stages. Découvrir la préparation et la menée d’une animation permet de bien comprendre les enjeux.
Nous associons les temps de pratique à des temps d’analyse de l’activité vécue.
Nous attendons des stagiaires un regard constructif sur les activités, d’identifier comment les adapter à l’environnement, la tranche d’âge, le type de structure ou même le contexte social.
Les stagiaires peuvent également compléter leurs recherches de jeux et activités lors de temps personnels de formation grâce à la documentation recommandée et mise à disposition. Les stagiaires sortent ainsi de la session avec un répertoire étoffé d’activités qu’ils et elles pourront s’approprier et réutiliser à leur manière sur le terrain.
→ Permettre l’expérimentation et l’erreur : un outil d’apprentissage
Nous souhaitons défendre l’acquisition de savoirs théoriques ou pratiques par l’expérimentation. Le cadre de nos formations doit être sécurisant, et permettre de tester, d’expérimenter ainsi que de se tromper. Si nous souhaitons au maximum mettre les stagiaires en situation de réussite, l’erreur doit être bienvenue et accueillie sans jugement. Pour cela, nous prévoyons régulièrement des temps de bilans et d’analyses des temps de formation.
Ce que nous défendons pour les ACM
En tant qu’organisme de formation, il nous semble essentiel de relier nos valeurs et nos pratiques pédagogiques avec des fonctionnements que nous défendons dans les ACM (Accueils Collectifs de Mineur·e·s). Ces derniers sont des espaces éducatifs qui s’inscrivent dans un contexte culturel, social et environnemental. De fait, comme ces espaces sont en évolution constante, nous nous engageons à requestionner et faire évoluer nos pratiques et réflexions.
Nous défendons pour les ACM le droit des enfants à :
- gagner en autonomie : les enfants peuvent faire seul·e·s, prendre des risques, expérimenter, prendre des responsabilités.
- être respecté·e·s dans leur rythme de vacances et de loisirs : les enfants peuvent se reposer aux horaires qui leur conviennent, avoir le choix de ne rien faire ou de faire souvent la même chose, d’arrêter l’activité en cours de route.
- décider des contenus de leurs journées : les enfants peuvent exprimer leurs envies et opinions, exprimer leurs désaccords, faire des choix différents du reste du groupe, et que ces choix soit pris en compte.
- être respecté·e·s dans leur intégrité : chaque enfant est différent et doit être pris·e en compte dans son intégrité, son identité, ses besoins, son régime alimentaire, sa maladie, ses capacités, sa religion.
- avoir une vie collective de qualité : les enfants peuvent choisir avec qui ils et elles sont et passent du temps, accéder à des espaces pour exprimer et réguler leurs émotions, difficultés et besoins, y compris le besoin de s’isoler ou d’avoir de l’intimité.
- Pour tout cela, nous souhaitons des ACM où il y a une vraie réflexion sur les rapports de pouvoir des adultes sur les enfants, et revendiquons des conditions de travail décentes pour les équipes (taux d’encadrement, droit à la formation, indemnités décentes et pour tout le monde – sauf dans le cas de bénévolat pour toute l’équipe –, temps de repos suffisants…).