
Notre projet éducatif
Vous trouverez l’intégralité de notre projet éducatif ci-dessous.
Vous pouvez également le télécharger en version PDF.
L’association Plan B est créée par des personnes qui sont traversées par des enjeux d’oppressions et qui souhaitent les mettre au travail. L’animation a été pour nous un espace contribuant à élaborer une pensée critique qui s’est nourrie dans des investissements associatifs. Ces expériences militantes nous ont permis d’affiner nos valeurs éducatives et de les concrétiser dans nos pratiques.
Aujourd’hui, il fait sens pour nous de créer notre propre association avec pour objectifs d’avoir des espaces d’éducation politique, de travailler notre lecture des rapports de pouvoir et de la compréhension des mécaniques qui se jouent en interne, sur nos terrains d’application, dans la société. Nous souhaitons que nos pratiques d’animation favorisent l’émancipation collective et la transformation sociale. Pour cela, nous mettons en place des espaces de formation investissant ces enjeux nourris par une vie militante portée par des convictions communes décrites ci-dessous.


1. Accessibilité
Nous constatons que l’accessibilité à l’ensemble des espaces de notre société est soumise la plupart du temps à des pré-requis financiers, physiques, sociaux, etc. Nous considérons que ces freins sont inhérents à l’organisation de notre société. C’est pourquoi notre association a pour ambition l’accessibilité des stages à tou·te·s. En particulier, nous voulons que chaque stagiaire puisse être accueilli·e en garantissant son intégrité, selon ses besoins et spécificités.
Pour cela, Plan B souhaite :
→ Agir pour l’accessibilité financière
L’association se donne les moyens d’être disponible et réactive par téléphone et message afin de faciliter l’inscription, d’identifier les aides financières possible. Aussi, nous proposons des tarifs adaptés aux revenus. Enfin, l’association travaille avec ses partenaires à soutenir les jeunes dans leur démarche d’inscription.
→ Agir pour l’accessibilité géographique
L’association se donne les moyens d’organiser des stages accessibles en transport en commun, en particulier concernant les stages en demi-pension, ou facilite le covoiturage pour les stages en internat.
→ Agir pour l’accessibilité physique
Les stages sont organisés en priorité dans des lieux accessibles aux personnes à mobilité réduite. L’association et les équipes de stages sont à l’écoute des besoins des stagiaires pour essayer de s’adapter à chaque spécificité. Ainsi, toutes nos formations sont travaillées pour fournir des accueils modulables au plus près des besoins des participant·e·s, stagiaires et équipes (mode d’hébergement, horaires, salle de pauses, espaces d’intimité et de repos, etc.).
→ Garantir le respect et la dignité de chacun·e
L’accueil fait l’objet de formation et de réflexion pour toutes les équipes de nos stages. Ces équipes ont une vigilance particulière sur les questions de discriminations (tels que le validisme, racisme, sexisme…). Les questions de respect et de consentement sont au centre des cadres de vie sur les formations. Chaque personne doit être respectée dans sa dignité, en particulier les personnes politiquement minorisées. Les comportements oppressifs sont pris en charge par l’association et les stages sont des espaces de pédagogie sur ces sujets.
Par ailleurs, la vie collective des formations est construite avec les personnes afin que le groupe prenne en compte chacun·e de ses individus dans ses besoins personnels. En début de stage, les équipes mettent en place des temps favorisant la rencontre entre les personnes et la découverte des espaces dans l’objectif de sécuriser chacun·e dans le groupe.
2. Éducation populaire et transformation sociale
Nous souhaitons que nos formations permettent de mieux comprendre le monde et son fonctionnement. Les enjeux interrogés dépassent le cadre de l’animation et relèvent de problématiques sociétales. Dans nos formations, des espaces de théorisation et d’expérimentation sont conçus pour que les stagiaires fassent l’aller-retour entre les enjeux dans l’animation et dans la société, qu’ils et elles identifient leur capacité d’action depuis leur position. Enfin, nous souhaitons que cela leur permette d’en faire de même avec les publics qu’ils et elles accueillent.
Pour cela, Plan B souhaite :

→ Favoriser des organisations collectivement négociées
Les équipes de formation doivent permettre la prise en charge de l’organisation de la vie collective par le groupe. Pour cela, ce qui est de la responsabilité du groupe est explicité avec clarté dès le début de stage. Faire vivre des formes de démocratie concrète à petite échelle sur les stages doit permettre aux stagiaires de développer des postures auxquelles recourir sur leurs terrains d’animation.
→ Participer à la conscientisation du rôle politique d’animateur·trice
L’animation volontaire relève d’un engagement militant. Les formations à l’animation volontaire doivent en conséquence permettre aux stagiaires de construire leur propre vision du rôle d’animateur·trice et d’en appréhender la dimension politique et éducative, de travailler sur les enjeux de société, par exemple les discriminations ou l’écologie.
→ S’appuyer sur les expériences des stagiaires
L’organisation des formations et des déroulés d’ateliers permettent aux stagiaires de s’appuyer sur leurs expériences et sur la confrontation avec le vécu de chacun·e pour produire de l’analyse. Les stagiaires entrent ainsi dans une démarche de co-formation, d’analyse collective de leurs pratiques et vécus, de prendre du recul sur les expériences individuelles pour faire le lien avec des problématiques et enjeux sociétaux.
→ Permettre l’expérimentation et l’erreur
Nous souhaitons défendre l’acquisition de savoirs théoriques ou pratiques par l’expérimentation. Le cadre de nos formations doit être sécurisant, et permettre de tester, d’expérimenter ainsi que de se tromper. Si nous souhaitons au maximum mettre les stagiaires en situation de réussite, l’erreur doit être bienvenue et accueillie en prenant soin d’écarter toute possibilité de honte.
→ Permettre de créer et renforcer un bagage technique
Notre objectif est de permettre aux personnes de s’approprier de façon variée des techniques d’animation, des savoir-faire techniques, notamment dans la pratique d’activités diverses et par leur analyse.

3. Ce que nous défendons pour les ACM
En tant qu’organisme de formation, il nous semble essentiel de relier nos valeurs et nos pratiques pédagogiques avec des fonctionnements que nous défendons dans les ACM (Accueils Collectifs de Mineur·e·s).
Nous défendons pour les ACM le droit des enfants à :
- gagner en autonomie : les enfants peuvent faire seul·e·s, prendre des risques, expérimenter, prendre des responsabilités.
- être respecté·e·s dans leur rythme de vacances et de loisirs : les enfants peuvent se reposer aux horaires qui leur conviennent, avoir le choix de ne rien faire ou de faire souvent la même chose, d’arrêter l’activité en cours de route.
- décider des contenus de leurs journées : les enfants peuvent exprimer leurs envies et opinions, exprimer leurs désaccords, faire des choix différents du reste du groupe, et que ces choix soit pris en compte.
- être respecté·e·s dans leur intégrité : chaque enfant est différent et doit être pris·e en compte dans son intégrité, son identité, ses besoins, son régime alimentaire, sa maladie, ses capacités, sa religion.
- avoir une vie collective de qualité : les enfants peuvent choisir avec qui ils et elles sont et passent du temps, accéder à des espaces pour exprimer et réguler leurs émotions, difficultés et besoins, y compris le besoin de s’isoler ou d’avoir de l’intimité.
- Pour tout cela, nous souhaitons des ACM où il y a une vraie réflexion sur les rapports de pouvoir des adultes sur les enfants, et revendiquons des conditions de travail décentes pour les équipes (taux d’encadrement, droit à la formation, indemnités décentes et pour tout le monde – sauf dans le cas de bénévolat pour toute l’équipe –, temps de repos suffisants…).