Le lavage du corps
Le lavage du corps est une manière pour l’enfant de :
- se sentir propre
- se rendre propre pour les autres
- diminuer le risque de maladie/affection/infection de la peau
- inspecter/regarder son corps
- rythmer le change des vêtements
Il peut être complet ou non il peut être avec ou sans savon. On peut aussi y accoller une dimension plus ou moins collective et plus ou moins d’activités (jeu d’eau / avec de l’eau) et certaines activités lavent le corps (baignade, jeu d’eau, ventriglisse). Certaines activités nécessitent un lavage du corps juste après ou dans la suite de la journée. Le rythme du lavage du corps peut être imposé, dealé, accompagné et/ou négocié. Il faut garder en tête que chaque enfant à un rapport différent à l’eau ou au fait de se mouiller le visage.
La douche
L’une des formes les plus classiques et fréquente que prend le lavage du corps, c’est la douche individuelle. Voici quelques conseils d’accompagnement de la douche individuelle qui sont valables pour la plupart des 6-12 ans. Ils peuvent être valables pour des enfants plus jeunes ou plus âgé⋅es mais des questions d’indépendance et d’intimité peuvent être plus marqués pour des enfants plus jeunes ou plus vieux et rendre certains tips moins valables.
- Prévoyez un temps qui vous permet de comprendre les habitudes de lavage du corps pour les enfants dont vous allez vous occuper (Cf : culture et identité – À paraître)
- Annoncez ou décidez avec les enfants, quel va être le rythme des douches : tous les jours, un jour sur deux, nombre minimum, douche obligatoire le dernier soir, etc. Cela permet à l’enfant de se projeter sur ce que va représenter ce temps dans son séjour. Cela permet également d’aborder / aménager les différences qui existent entre les habitudes des enfants et ce que l’on va mettre en place dans le séjour.
- Si vous avez un fonctionnement qui permet aux enfants de ne pas se doucher tous les jours, affichez le planning des douches pour les enfants et/ou les anims selon les enjeux. Le mieux est un planning qui permette un prévisionnel et un réalisé. Le planning lui permettra de suivre s’iel s’est lavé⋅e ou pas et savoir / prévoir quand iel va se laver. Cela permet également à l’équipe d’animation d’accompagner chaque enfant sur son rythme de douche.
- Montrer aux enfants comment régler l’eau de la douche. Le mieux est de vérifier s’iels savent le faire avant qu’iels soient déshabillé·es (et qu’iels crient nu⋅es à l’intérieur de la douche « J’arrive pas à régler l’eau ! » ou qu’iels ne se douchent pas sans rien dire). Vous pouvez même faire une visite de la salle de bain et la visite d’une cabine de douche à un groupe d’enfants ou à chaque enfant avant le premier temps de douche. Cette visite peut comprendre une explication sur le réglage du débit et de la température de l’eau. Vérifiez au passage si les enfants connaissent / comprennent le système et adapter l’accompagnement en fonction.
- Faites en sorte que les enfants aient le moins de risque d’oublier des affaires avant d’aller dans la cabine. Vous pouvez afficher une check-list dans la chambre ou à l’entrée de la salle de bain mais l’objectif est que l’enfant se rende compte qu’il lui manque quelque chose avant d’être sous l’eau.
- Apprenez aux enfants à ramener des vêtements dans la douche sans les mouiller. Facilitez leur le transport avec un contenant et prévoyez des aménagements pour déposer les affaires à l’intérieur de la douche (porte-manteau, étagère, tabouret, boite). Dans quel ordre on accroche les vêtements sur le porte manteau. Guidez l’enfant autant que nécessaire.
- Demandez-lui de mettre à sécher un vêtement s’il tombe dans l’eau. L’enfant doit savoir qu’iel doit le faire ou savoir qu’iel doit solliciter un adulte. Ce que l’on doit éviter, c’est qu’un vêtement moisisse dans un coin de la chambre ou dans le sac de linge sale parce qu’un⋅e enfant n’a pas vu ou su quoi faire de son vêtement mouillé.
- Soyez là lorsque l’enfant met ses premiers vêtements au linge sale et guidez-le sur le rythme de change des vêtements et donnez-lui une explication comme par exemple « Les vêtements qui touchent directement les zones qui sentent le plus mauvais, on les change tous les jour : slip / culotte / caleçon, chaussettes, t-shirt > tous les jours au sale ! »
- Profitez de ce moment pour regarder si les enfants ont des poux ou des tiques ou autres parasites. Guidez les enfants dans la recherche de tiques lors de la douche et regardez un peu vous même. Demandez le consentement de l’enfant pour vérifier son corps de près ou toucher ses cheveux.
- Invitez l’enfant à se sécher le plus possible et guidez-le dans le maniement de la serviette (s’il ne sait pas s’essuyer le dos par exemple).
- Accompagnez l’enfant à mettre à sécher la serviette. Il faut qu’iel sache étendre sa serviette et qu’iel comprenne qu’elle pourra être humide et même moisie s’iel ne le fait pas.
- Proposez un⋅e « anim coiffure » sur les moments de douche, lorsque vous le pouvez.
La gestion du linge
La gestion du linge des enfants comprend à la fois le stockage, l’évaluation du linge propre qui reste, le rangement du linge sale (dans un sac de linge sale) et parfois le départ et retour de linge depuis la laverie du centre. Cette gestion comprend à la fois des gestes (plier du linge, déplacer du linge) et une organisation (pliage et rangement du linge). Les enfants sont plus ou moins confronté⋅es à la gestion de leur linge et il existe des tendances par rapport à la classe, l’âge, le genre et s’iels ont des frères et sœurs.

Accompagner les enfants dans la gestion de leur linge nécessite à la fois d’évaluer leur indépendance sur plusieurs aspects mais aussi de comprendre et préserver autant que possible les habitudes de gestion de linge que certain⋅es peuvent avoir dans leur vie, hors de la colo. L’accompagnement nécessite aussi que l’animateur⋅trice soit capable de proposer un fonctionnement de gestion du linge à l’enfant, mais aussi qu’iel l’accompagne dans les gestes techniques. Voici quelques conseils d’accompagnement de la gestion du linge qui sont valable pour la plupart des 6-12 ans. Ils peuvent être valable pour des enfants plus jeunes ou plus âgés mais des questions d’indépendance et d’intimité peuvent être plus marqués pour des enfants plus jeunes ou plus vieux et rendre certains tips moins valables.
Conseils sur la gestion du linge
- Évaluez vous-même la quantité de sous-vêtements qu’a l’enfant en début de séjour, cela vous permettra d’établir combien de jours l’enfant peut tenir sans lessive et prévoyez une lessive en avance si celle-ci s’avère nécessaire avant la fin du séjour.
- Guidez l’enfant dans la reconnaissance de vêtements sales (vêtements très tâchés, vêtements qui sentent, vêtements qui ont reçu beaucoup de transpiration) et expliquez qu’on peut porter plusieurs jours un pull ou un pantalon mais qu’il convient de changer chaque jour les sous-vêtements.
- Vérifier que les enfants ont un sac de linge sale et s’iels n’en n’ont pas, donnez-leur en un (un sac poubelle ou sac cabas). Prenez le temps de lui attribuer une place avec l’enfant.
- Apprenez aux enfants à plier des vêtements. S’iels ne sont pas très motivé⋅es, insistez sur le fait que cela leur permettra de ranger elleux-mêmes leurs vêtements et même plus tard de faire ou défaire leur valise avec une plus grande indépendance.
- Le premier et deuxième jour, guidez l’enfant sur ce qu’iel met au sale et vérifiez le contenu du sac de linge sale. Cela permet d’évaluer le besoin d’accompagnement de l’enfant sur son hygiène et cela permet d’identifier une éventuelle énurésie / encoprésie.
- Si l’on trouve du linge avec des traces ou odeurs de pipi, de caca, ou de menstruations, on peut s’adresser à l’enfant avec une attitude rassurante en allant vite vers une proposition d’aide ou d’accompagnement. On peut lui demander comment iel veut faire la prochaine fois que ça arrive. et en fonction des circonstance, on peut lui proposer une douche s’iel sent mauvais ou s’iel se sent sale, proposer du matériel (tampons / serviettes) pour les menstruations et des couches pour l’encoprésie / énurésie.
- Vérifiez qu’il n’y a pas du linge humide qui reste dans un endroit sans sécher (notamment sac de linge sale) et expliquez aux enfants ce qu’est la moisissure et comment un vêtement peut moisir.
- Accompagnez les enfants dans la préparation de tenues « pour le lendemain » le soir et prévoyez un lieu où mettre la tenue du lendemain dans un lieu qui minimise le risque de réveiller les autres enfants de sa chambre.
- Anticipez le dernier jour du séjour en demandant à l’avance quelle tenue l’enfant voudra porter au retour. Cela lui permettra de choisir sa tenue propre pour son retour chez ellui, sans être contraint par un choix restreint qu’il n’aime parfois pas.
Rangement, propreté, humidité et odeur dans la chambre
Le «rangement de la chambre » regroupe le linge, les affaires de toilettes, les autres affaires personnelles et tout qui peut se passer dans la chambre en terme d’odeur et d’humidité. L’état de la chambre aura un effet sur l’hygiène et le bien-être des enfants : dans une chambre rangée, les enfants cherchent moins leurs affaires, il y a moins de stresse de perdre quelque chose ou de croire qu’on l’a perdu, qu’on nous l’a volé. Le rangement ne doit pour autant pas être une totalement imposé par l’anim mais accompagné. Dans une chambre sale et peu aéré les virus, bactéries et champignons prolifèrent et peuvent causer des maladies ou désagréments. A l’anim donc de mettre en place des aménagements et fonctionnements qui guident les enfants vers un soin du lieu qu’iels habiteront le temps du séjour : leur chambre. Quelques conseils pour cela :
- Selon ou se trouve la salle de bain et les rangements qu’elle comporte, sortez au maximum de la chambre les affaires de toilettes : cela évitera trop d’humidité, de chaos et de pertes d’affaires.
- Prévoyez des espaces pour ranger le linge et les affaires personnelles des enfants et réfléchissez où mettre la valise (un lieu hors de la chambre est idéal, ou sous les lits.
- Attribuez des places à chaque choses et étiquetez un maximum les lieux de rangement avec les nom des enfants (écrit sur du scotch de peintre c’est très pratique.
- Invitez les enfants à aérer leur chambre le matin (suffisamment pour renouveler tout l’air en hiver).
- Montrer aux enfants comment refaire leur lit surtout s’iel tiennent à ce que les autres ne salissent pas leur drap.
- Poussez (voir obligez) les enfants à mettre des chaussettes car leur absence dans des chaussures fermées cause ampoules, champignons et mauvaises odeurs (partagées dans la chambre).
- Si vous sentez une odeur de pipi ou de caca, demandez aux enfants individuellement en étant rassurant⋅e et/ou identifiez vous-même d’où cela provient.
- Ritualisez des temps de rangement ou tous les enfants sont présent⋅es.
- Affichez des to-do-lists aux enfants qui comprennent la mise au sale de leurs linges sales, et le rangement de leurs différentes affaires les matins et/ou en fin d’après-midi
Enurésie et encoprésie
L’énurésie, aussi appelée « pipi au lit », désigne le fait d’uriner de manière involontaire, incontrôlable et inconsciente. L’enfant urine, parfois pendant son sommeil sans se réveiller par le besoin et donc sans s’en rendre compte. Il urine parfois en journée par incapacité à identifier son besoin ou à se retenir.
L’encoprésie est l’émission régulière de selles formées ou semi-formées dans les sous-vêtements ou des endroits « inhabituels » (sur le sol…) après un âge ou la plupart des enfants sont dit « propres ».
Ces deux maladies touchent à l’hygiène intime des enfants et demandent un accompagnement des anims. Elles doivent être prises en compte quel que soit leur statut : connu de la famille ou non, déclarée ou non, diagnostiquée ou non, identifiée / soupçonnée / inconnu de l’équipe d’animation. Certains enfants peuvent en effet être identifiés en avance mais l’équipe doit aussi partir du principe que pourront être présent des enfants concernés par cette maladie sans qu’iels soient déclarées en avance. Il faudra ainsi être en mesure d’accompagner des enfants qui parfois cachent cette maladie, n’en ont pas conscience ou en ont honte. Les situations sont complexes et singulières mais voici ce qu’un anim peut mettre en place :
- Pour identifier un enfant, cela peut être mentionné dans sa fiche sanitaire ou alors des indices peuvent exister par rapport à la valise : nombreux changes, présence d’à l’aise ou de couches, odeurs persistantes sur les sous-vêtements (malgré leur propreté). Ces indices seront ou non présents selon le rapport des référent⋅es adultes au soin de la maladie et la maladie de l’enfant elle-même.
- Pour identifier un enfant qui « s’est fait dessus », on peut être attentif à l’odeur, aux comportements des enfants ou encore à l’apparence de ses vêtements (présence de tâche à l’entre-jambe)
- Si la maladie est déclarée, imaginer comment aborder le sujet avec l’enfant avec un angle le plus pratique possible : sans l’obliger à se justifier ou décrire vous pouvez prendre l’angle de comment iel peut faire concrètement pour gérer son hygiène à un moment propice, un moment ou vous êtes seul avec ellui et où vous avez déjà eu d’autres sujets de discussion.
- Si l’on n’a pas d’informations, il faut être très prudent sur l’angle avec lequel on l’aborde : les adultes référents ne sont peut-être pas au courant ou impuissants ou dans le déni et on ne sait pas non plus comment l’enfant perçoit le phénomène.
- Que vous ayez ou pas des enfants déclarés, discutez avec les chambrées du sujet en le dédramatisant : « ca arrive de se faire pipi ou caca dessus, ça n’est pas grave et personne ne vous disputera si ça arrive. Vous pouvez prévenir un adulte qui vous aidera à vous changer si ça arrive. »
- Avant le premier coucher, mentionner le fait de faire pipi ou caca au lit comme un motif valable pour réveiller un anim de garde la nuit. Cela aidera les enfants à avoir confiance pour demander de l’aide la nuit s’iel en ont besoin (encore une fois qu’iels soient identifié⋅es comme concerné⋅es ou non).
- Penser une procédure : que faire des vêtements salis ? Comment prendre sa douche ? Comment prévenir un⋅e anim (si nécessaire ou souhaité par l’enfant) ? On doit établir la procédure avec l’enfant dans l’idéal et prendre en compte son indépendance (qu’iel puisse faire seul ce qu’iel sait faire seul) et lui accorder un certain degré d’autonomie (qu’iel puisse co-décider avec l’adulte de ce qui la concerne).
- Imaginer en avance les situations les plus difficiles à vivre ou les plus récurrentes et imaginez comment vous pouvez accompagner l’enfant (pendant la nuit, les temps de baignade, les balades loin du centre ou de lieu donnant accès à des sanitaires, bivouac). Sans tout prendre en charge aidez l’enfant à se projeter dans ces situations au fur et à mesure qu’elles vont se présenter.
- Le matin quand les enfants se lèvent, surtout dans les premiers jours, vérifier systématiquement les lits (humidité, odeur…) pour détecter un éventuel pipi au lit.
- Anticiper les besoins de change de l’enfant en général
D’autres ressources :
Yakamedia sur la vie quotidienne : https://yakamedia.cemea.asso.fr/search/vie%20quotidienne
Elégant de toilette : https://ressources.cemea-pdll.org/spip.php?article903*
Site ressource des Ceméa PDLL sur l’hygiène : https://ressources.cemea-pdll.org/spip.php?rubrique71
Hygiène et Santé sur Je suis animateur : https://www.jesuisanimateur.fr/conseils-animation/vie-quotidienne-acm/hygiene-et-sante